De près, des troncs noués, des branchages emmêlés, des buissons de ronces, des lacis sans fin, des empâtements volubiles, un embrouillamini à la Pollock. De loin tout s’éclaire ; S’observe ce qui ne saurait se voir d’emblée. Saint-John Perse l’écrit s’agissant de l’œil de l’oiseau qu’il compare à celui du peintre « (…) L’oiseau de grande seigneurie, pour mieux fondre sur sa proie, passe en un lapse de temps de l’extrême presbytie à l’extrême myopie. », pour conclure « Conjuration du peintre et de l’oiseau. » Rien de plus visible que ces visages furtifs, ces apparitions de becs et d’yeux dans les frondaisons. Examiner les changements dans les faciès, les gueules, d’arbre à arbre, échos des boursoufflures, les bourdonnements de l’âme qui suivent leur cours, des cervelles exploratrices qui s’échappent de leur boite crânienne pour mieux explorer le monde. Jamais comme chez Sabine Blanc les bruissements de la forêt, les enlacements des branches et les populations qui les habitent ne s’étaient vus approchés de si près et de si loin à la fois. Pièges et magies de la peinture abstraite gestuelle conjuguée à des esquisses figuratives.